Un regret, entre le temps de l’Homme de Cro-Magnon jusqu’aux années récentes de 1500 , aucunes traces de la famille BOUD’HUILE !…
Nous avons deux parents et quatre grands-parents . Ces quatre grands-parents en avaient eux-mêmes quatre, qui en avaient autant … Le nombre de nos ancêtres double à chaque génération : 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1 024, 2 048, 4 096, 8 192 …
C’est ainsi que depuis le règne de François I° ( 1515-1547 ) à votre génération , c’est-à-dire environ cinq cents ans qui ne représentent pas un si lointain passé dans l’espace temps , Léa et Charlotte, Mathias , Marion et Thomas, Robin , Fanny, Romain, Antoine et Maxime, et Maël, fils de Marion, et Vicente, fils de Léa, le tout petit dernier de la famille, né le 7 janvier 2021 … vous avez environ 16 384 grands parents .
Nous allons nous attacher plus particulièrement aux ancêtres de la famille « BOUD’HUILE » dont le nombre approximatif serait de 4096 ……
D’où viennent-ils et pourquoi ce nom Boud’huile ?
Nous avons toujours été intrigués par ce nom : Boud apostrophe Huile !!
Tante Catherine (Boud’Huile) appelée aussi Marraine , sœur de votre arrière grand-mère , est originaire de Saint Andéol le Château près de Givors ( Rhône ) . Ainée de sa génération, elle a transmis à son tour à l’ainée de la génération suivante Marie Paule ( grand mère de Robin , Marion , Thomas ) , un vieux coffre en bois contenant beaucoup de documents anciens concernant sa famille établie , à l’origine , à Bans, près de Givors .
Interrogée , elle nous a fait part également d’une “ légende “ selon laquelle : “Venant du midi de la France et remontant le Rhône sur des chalands , cette famille vivait de la vente des « bouts de suif » ( d’où Boud’huile ) .”
Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées :
La première hypothèse :
A leur manière , nos ancêtres étaient-ils des aventuriers ? Ont-ils fait eux aussi leur « Paris-Dakar ? »…!
On peut donc penser que ces mariniers contribuèrent au développement du commerce fluvial autour des années 1400 à 1600 jusqu’à Givors …
Deuxième hypothèse :
Nous avons fait une recherche dans un village voisin , Pujaut , dans lequel se trouve une rue « Boud’huile » ! Un habitant spécialiste de l’histoire locale , nous explique que dans ce passage se trouvait autrefois “un moulin à huile au bout du chemin” … Aucune personne n’a donné ou porté ce nom .
Troisième hypothèse :
Dans les explications de noms trouvés à la Médiathèque Ceccano d’Avignon , “Boudu “signifie “petit canal” ..Nous pouvons aussi supposer que des “Boudu” habitaient le long du canal de Givors . Peut être aussi que l’on débarquait l’huile d’olive des bateaux à l’embouchure du canal sur le Rhône , et qu’ils sont devenus ainsi les Boudhuille …..
Quatrième hypothèse :
Notre recherche sur Internet auprès d’un généalogiste , nous enseigne qu’il existe en Occitan et en Provençal
les noms de :
- bodolh et bodolha qui désignent un petit homme replet .
- bouduire qui signifie petit homme gros et joufflu .
- boudoun – grosse sonaille.
- boudounet – ventrue .
Bref , à partir de là , imaginons vers 1400 , (pourquoi pas ?) un Bouduire venant de l’Ardèche, s’installant à Bans, cultivant des noyers , et fabricant de l’huile ….. Il devint… Bodhuile phonétiquement ( accent du midi , patois provençal non compris à Bans ).
En relation avec les mariniers de Bans , ses voisins et amis , il fait venir de l’huile d’olive, du suif , et avec les erreurs d’écriture successives , le nom se transformera en Boud’huile .
Dès le sixième siècle , les moines bénédictins des couvents de Grigny , de Saint Mamert à Vienne , de Saint Ferréol de Givors , puis de Savigny au neuvième siècle , enfin de Taluyers , furent les propagateurs de la religion catholique dans nos pays jadis entièrement boisés . Ils y installèrent et y attachèrent à l’agriculture les paysans gallo-romains , les anciens Atheux ou Etusiastes , dont les pratiques druidiques ne s’étaient pas améliorées par la pénétration du paganisme romain . Ces premiers habitants refoulés des vallées par les invasions étaient heureux de trouver un abri sur les montagnes et dans les bois , contre les incursions sanguinaires des Sarrasins au 8° siècle .
Les premiers habitants de notre contrée furent des bûcherons et des chasseurs . Régénérés par le baptême , ils reçurent les noms de la Vierge Marie , des premiers apôtres : Pierre , Jean , Mathieu , Etienne . Ces noms devinrent les noms de nouvelles familles chrétiennes et étaient transmissibles . Le fils aîné devant toujours porté le nom de baptême de son père . En cas de décès de l’aîné , si la famille avait encore un enfant , il recueillait le nom de baptême du défunt .
C’est François 1° qui créa en France par un édit en 1543 l’état civil et le confia au clergé des paroisses .
Suivant une étude développée , l’origine de la plupart des noms de famille en France daterait , environ du XII° siècle.
Vers cette époque , les serfs s’étant successivement affranchis , chacun d’eux , en conquérant une individualité plus distincte , en s’initiant à la liberté personnelle et en détachant sa famille de l’arbre seigneurial , aurait peu à peu cessé d’être désigné uniquement sous un nom de baptême et sous celui de son seigneur .
Ces nouveaux noms choisis par les premières générations de chefs de famille libres , sembleraient pouvoir se diviser en cinq classes distinctes :
- La masse des affranchis agricoles .
- La masse des affranchis à une fonction bourgeoise .
- Certains sont appelés suivant leur physique ou leur caractère .
- Enfin , ceux qui ont conservé leur nom de chrétien ou de baptême .
Cinquième hypothèse (et peut être la seule…)
Pour terminer , nous pouvons évoquer la thèse établit en 1912 / 1915 par le curé Grandjean d’Echallas au sujet des noms de familles de notre région . Nous retenons quelques passages significatifs :
« Les bouviers s’appelaient Boudhuire ou Bodhuire , du grec bous , par le latin bos , et le patois bou , bœuf et Ducere conduire , mot qui est resté dans le patois adhuire , du latin adducere : amener . Depuis 100 ans à peine , l’r de ce mot est devenu l par altération d’écriture . La boucle du r s’étant élevée , tandis que son coudé à droite s’est adouci jusqu’à disparaître dans les transcriptions d’actes , et a fait Boudhuile . »
Plus certainement , dès 1692 , nous avons l’évidence que le travail de la terre était la source de leur vie. Ils sont alors Cultivateurs , Laboureurs , louent leur travail et deviennent Vignerons ….
Très intéressés par la lecture des divers actes en notre possession, nous avons voulu en savoir davantage sur cette branche maternelle de notre famille ; aussi nous sommes allés consulter les archives diocésaines , c’est à dire les registres des églises récupérés à la Révolution par la mairie de Givors , pour vérifier certains faits , et sans remonter jusqu’à Luçy … Nous constatons que le premier Boud’huile officiel figure sur les registres dès 1557
Toujours à la recherche de nos origines , Georges est venu nous rejoindre à Saint Andéol le Château où nous lui avons inoculé le virus de la recherche …. !
C’est ainsi qu’il dépouille tous les registres d’état civil (à peu près une trentaine par villages, et une vingtaine de villages visités) et analyse les différentes branches Boud’huile à Loire sur Rhône , Longes , Echalas , Trèves, Saint-Andéol le Château, etc… Il note tout ce qui peut se rapprocher du nom (Boudhuire, Bodhuyre, Bourduire, etc…). Il relève, sur des fiches, pendant plusieurs mois plus de 5000 informations… Il parcourt également toutes les travées des cimetières de ces villages afin de « recouper » les informations recueillies. Et le hasard veut que, miracle, il découvre un lieu-dit « Dhuire », tout près de Trèves et de Longes. Ce nom rejoint la définition provençale « bouduire » petit homme gros et joufflu ! Sur le registre de Trêves , on trouve dès 1557 , un Benoît Bodhuire . On retrouve les lieux-dits Haut Dhuire signifiant clarté et Bas Dhuire pénombre .
Il agrandit alors ses recherches et nous fait découvrir le sanctuaire des Archives Départementales de Lyon … où sont centralisés, sur micro-fiches, l’ensemble des documents anciens : naissances , baptêmes , mariages , décès , actes de mariage …
Imaginons qu’un de nos ancêtres répondant à une question :d’où vient tu ? Et répondant Dhuire , mais de la Basse Dhuire ? Non du bout Dhuire ! Et il devint Boudhuire …. A moins qu’il ait donné son nom à ce hameau …
Sur la carte dite “ de Cassini “ ( 1714-1784 ) nous retrouvons le lieu et les environs où vécurent une partie de nos aïeux .
Voici donc la dernière hypothèse de notre nom , et certainement la plus vraisemblable . A chacun de choisir celle qui lui convient le mieux !
Le périple de nos ancêtres se trouve dans un quadrilatère de Saint Andéol le Château, à Trêves , en passant par Echalas puis à Givors et Loire sur Rhône, pour se regrouper, à la 13ème génération, à Vienne, puis se disperser, à Lyon, à Grenoble, à Nîmes, à Marseille, à Gignac, à Bourgoin et à Vignieu, à Avignon et à Tourves, près de Saint Maximin….
Nous allons vous transcrire « l’histoire vécue et romancée » contenue dans ce « coffret » qui a été transmis à travers les générations , et qui est donc celle de nos arrières , arrières , arrières …. grands parents.
Après la constitution de cet Arbre Généalogique , nous constatons qu’il y a plusieurs branches de familles Boud’huile . Considérant les dates de naissance et le nombre de descendants qui ont vécu dans la région de Givors , nous pouvons déduire qu’ils se sont établis dans cette région bien avant l’an 1500 …
Laissons notre imagination courir … de leur histoire à la nôtre ….