LOUIS XIV
Nouvelle génération : PIERRE ( Deuxième ) né le 7 Mars 1677
Décèdera le 25 Juillet 1743 à 66 Ans. Il naquit au 17° Siècle , il mourut au 18° Siècle !
Pierre Boudhuile naît à Givors en 1677 . Il est fils de Pierre BOUDUIRE qui est mariée à Marie Thomas . Il a pour sœur aînée Antoinette Bouduire , son frère Jean Bouduire , son frère aîné Antoine Bouduire , puis sa sœur Jeanne Boudhuire . Ils sont tous nés et domiciliés à Givors .
De cette fratrie de cinq enfants, seul Pierre se distingue des autres patronymes : il est le premier à porter le nom des BOUDHUILE !!
Nos ancêtres ne peuvent prétendre à un rudiment d’alphabétisation , à cette époque , seuls 29 % des hommes savent écrire leur nom .
Pourtant , cette époque est riche en évènements . C’est ainsi que :
- En 1678 Madame de La Fayette nous charme avec La Princesse de Clèves.
- En 1680 Naissance de la Comédie Française .
- En 1682 Halley découvre le mouvement des étoiles en particulier la fameuse comète Halley que nous avons tous admiré en 1998 ! Cette comète est appelée alors par l’église le « dragon volant » .
- La même année , Newton décrit les lois de gravitation .
- En 1683 Madame de Maintenon se marie secrètement avec Louis XIV .
- En 1685 Edit de Nantes est révoqué : liberté du culte supprimée .
- En 1687 Denis Papin élabore sa machine à vapeur .
- En 1689 En Russie un autre monarque Pierre le Grand s’empare du pouvoir .
Tout au long de son enfance , Pierre voit son Père , creuser , fouiller , bêcher la terre . A son tour, il se met à répéter les mêmes gestes . Vivre de la terre est sa seule ressource . C’est ainsi qu’il devient cultivateur . Puis comme son Père il devient “ Laboureur “ parce qu’il est également “propriétaire” plus ou moins riche suivant les saisons. Il veut à son tour laisser à ses enfants “ un héritage de terres “.
Pierre est un homme courageux , consciencieux , ambitieux . Il se rend compte que la parcelle de son terrain est infime aussi son but pour accroître ses biens est de posséder d’autres terrains . Il n’hésite pas à trouver du travail pour améliorer le sort de sa future famille . Comme les « affaneurs » , il loue ses services à des propriétaires plus importants que lui .
Le premier document (quittance-bodhuile) daté du mois d’octobre 1692 est une quittance de règlement adressée à Pierre BODHUILLE pour un montant de huit livres qui correspondent à 4 journées de travail d’un jardin dépendant de l’hoirie de feu Louis Granger . (voir doc. Annexe Histoire du laboureur et métrologie) .
Cette quittance est signée par les autorités , c’est à dire le Notaire Royal .
Le notaire , comme aujourd’hui , a une très grande importance . Il est un travailleur itinérant , court les routes à dos de mule ou à cheval . C’est un personnage considéré , un notable . Pour professer , il faut qu’il appartienne à la religion de préférence catholique , qu’il ait une attestation de bonne vie et mœurs . Ainsi sans compétences particulières , il obtient un examen d’aptitude qui lui permet de rédiger testaments , inventaires , contrats , quittances . Il est au courant de toutes les transactions et des affaires familiales .
En 1692 , Pierre assiste au mariage de son grand frère Antoine son aîné de trois ans , vigneron à Givors , qui épouse Anne Bonjour dont il aura 1 fille . La particularité de ce frère est qu’il contractera plusieurs mariages : en 1710 avec Jeanne Gervais des Haies, en 1714 avec Françoise Buy , en 1717 avec Marie Fouillet , en 1718 avec Marthe Chemin dont il aura 3 enfants qui seront déclarés Boudhuile alors que le père s’appelle Bouduire !
A cette époque , le veuvage entraîne un déséquilibre domestique plus grave encore que celui provoqué par le célibat . Les remariages 1-2-3 fois sont très rapides aussi bien pour les hommes que pour les femmes . Le veuf ou la veuve épouse donc une veuve ou un veuf et ils élèveront ensemble leurs enfants en commun quitte à essayer plus tard de les marier entre eux … ( vivre à même pot et même feu )
- En 1693 , la peur de la famine pèse en permanence sur notre famille . Les récoltes sont catastrophiques . Pour se nourrir , ils apportent tous leurs soins à la culture des légumes tel que : les pois , les fèves , les raves , pour faire la soupe , plat principal deux fois par jour . Certains jours de fête , ils rajouteront du lard , du cochon . Bien sûr , on rajoutera un extra : l’huile de noix .
- En 1699 , la lieutenance générale de la police est étendue à toutes les grandes villes du royaume .
- En Asie , les Vietnamiens créent Saigon et colonisent le Mékong .
Pierre Boudhuile, en 1704, a juste 27 ans , il est presque vieux garçon ! , il décide enfin de se marier . Le Curé de la paroisse le presse de contracter le sacrement du mariage car l’Église réprouve le célibat soupçonné d’immoralité puisqu’il refuse le précepte divin de procréation .
Le 3 Février de cette année , il prend pour épouse Marguerite-Antoinette MICARD qui est une fille de son milieu social , familial et géographique selon le vieil adage : “Si tu le peux , marie- toi dans ton village , et si tu le peux , dans ta rue , et si tu le peux dans ta maison”.
De leur union , naîtront :
- Jean en 1706 décédé la même année .
- Antoine en 1709/1778 – notre aïeul –
- Jean 1711/1730 .
La deuxième pièce (traduc02.wps) , en notre possession est un acte de vente du dix septembre 1708 au bénéfice d’un Antoine Jacquin tailleur d’habits ! On parlait à cette époque de St Andéol le Castel …
Décidément ce métier a séduit par la suite les descendants de la famille … C’est aussi la première trace d’une vigne qui changera souvent de propriétaires pour devenir une propriété de la famille …
1709 est une année important et heureuse :
- Naissance de ANTOINE seul fils du couple .
- Mariage d’Antoinette sœur de PIERRE avec Louis Drevon .
- Mariage de Jeanne autre sœur avec Jean Fouillet d’Echalas .
Pendant que Pierre et Marguerite élèvent leurs enfants , ils craignent que la révolte des Camisards , paysans cévenols protestants, arrive à Bans et à Givors .
Puis ils connaissent à nouveau la famine :
On retrouve trace dans les registres de Bans et de Givors en 1709 de gelées mortelles des vignes d’où cherté inouïe… Mortalité importante . ..
Autres soucis importants , depuis l’édit de 1669 , les paysans ont des droits à payer au seigneur : les arrérages , redevance périodique ou rente à verser aux seigneurs des lieux , qui vont alourdir leur condition de vie .
En 1711 , le Grand Dauphin , fils de Louis XIV , meurt de la variole , puis en 1712 , les nouveaux dauphins , le duc de Bourgogne et le duc de Bretagne . Le seul héritier est un enfant de deux ans . C’est l’arrière petit-fils , qui deviendra Louis XV .
C’est en 1714 , que notre famille traverse une période malheureuse , la mort de Marguerite-Antoinette Micard plonge un mari et deux fils dans le désarroi . Or , comme il n’est pas concevable qu’ un homme reste veuf , Pierre doit avoir une femme pour tenir son ménage .
Pour faire face à cette situation difficile , élever deux enfants en bas âge et s’occuper de ses terres , Pierre se remarie l’année suivante , en 1715 , avec Anne DREVON dont il aura 4 enfants :
- Françoise en 1715.
- Claudine en 1716.
- Claude en 1718.
- Jeanne Marie en 1720.
En 1715 , à la mort de Louis XIV , le testament de celui-ci est cassé par le Parlement .
……. Fin du règne de Louis XIV …….
Son arrière-petit-fils , Louis XV , est proclamé roi , et le duc d’Orléans devient régent .
L’année suivante , en 1716 , John Law fonde à Paris la Banque générale , qui émet des billets garantis par des dépôts de monnaie et remboursables à vue . Il crée la Compagnie française d’Occident , qui obtient le monopole de la mise en valeur de la Louisiane .
Malheureusement , Pierre connaîtra encore une fois le veuvage en 1722 . Il a 45 ans . Il ne veut pas rester seul ; de plus Jeanne Fouillet est elle aussi veuve de Laurent Vial . Ils décident de s’unir . C’est ainsi que le 8 avril 1723 leur mariage est célébré .
En 1730 , Pierre perdra son frère Jean âgé de 60 ans .
Un évènement heureux marquera l’année 1730 : c’est le 10 janvier , qu’est célébré le mariage de son fils ANTOINE qui se marie avec Marguerite Bourrin .
Notre arrière , arrière … aïeul aura la joie de connaître son petit fils Etienne . Pendant quatorze années , toute la famille va cohabiter , en une sorte de communauté familiale élargie par les enfants issus des remariages .
Le 4 octobre 1737, Pierre BODHUILLE a un différent avec sa voisine Marguerite Cornier concernant un bout de son terrain ; il est contraint de payer par l’intermédiaire du notaire royal de Millery , maître Baronet, un commandement . Il est stipulé que ce notaire s’est déplacé “en parlant dans son domicile audit Givors ou je me suis rendu Exprès Et a cheval transporte distant dudit Millery ma demeure dune grande lieue a sa personne” ! … (traduc05.wps) .(voir doc. Annexe histoire de l’écriture)
Nos ancêtres appartiennent à la civilisation de l’oral . Mais susceptibles et procéduriers , ils savent qu’un bon écrit conclue un accord en jouant sur les mots . Pierre commence à rassembler les papiers de famille et fabrique un petit coffre en bois afin de les rassembler , les protéger , pour pouvoir transmettre à son fils , l’ensemble des actes établis par le notaire Royal .
Instruit par le bon Curé de BANS , il comprend à la fin de sa vie les Fables de LA FONTAINE. Ainsi , il s’identifie à celle du : Laboureur et ses enfants : “un riche laboureur sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants , leur parla sans témoins : Gardez vous , de vendre l’héritage que vous ont laissé vos parents …. “
Il enseigne à son fils qu’il faut prospérer en achetant d’autres terres et aussi des vignes , afin de mieux survivre aux famines , aux impôts et arrérages .
Le 25 juillet 1743 à 66 Ans Pierre rend son Esprit à Dieu . Il aura vécu 42 ans avec son fils et sa famille .
En 1744 , à Lyon , se déclenche la grande révolte des ouvriers de la soie . Peu après , Jacques Vaucanson invente le premier métier à tisser entièrement automatique . A Marseille , le trafic dans le port qui atteint 75 millions de livres , signe l’essor du commerce extérieur et des ports français .
C’est ainsi que le Grand Siècle se termine … Ce long règne , bien que glorieux , épuise cependant le pays.
….. LOUIS XV ……